Dans une langue simple et très travaillée, le nanotexte se signale par un humour pince-sans-rire et un jeu de rebondissements tant des situations que des phrases. Derrière les sourires et le récit très mesuré de situations apparemment banales, déboulent des horreurs, des peurs paniques, des lubies morbides - tout un petit magasin d’accessoires de la psychose que le nanotexte dévide avec la minutie d’une description naturaliste. Court, dense, polysémique, cinématographique, le nanotexte donne à voir : il faut donc le lire entre les lignes. Car derrière son apparente légèreté, le nanotexte fait l’anamnèse du patient ou pose un diagnostic. Il s’étonne, s’interroge et démonte gaiement l’édifice sociétal régi par des lois, des règles et des conventions. L’exercice devient jeu lorsque le nanotexte pousse une logique dans ses extrêmes retranchements pour en révéler l’absurde - c’est la crypto-absurdité sous-jacente à toute logique.