Ecrivain, traducteur, éditeur, muséologue, Patrick Moser était destiné à une carrière d’astronaute. Son père, qui participe au programme Apollo de la NASA, rêve de l’envoyer dans l’espace. Mais quelques obstacles et faits marquants survenus dans le dernier quart du XXe siècle en décideront autrement. Né en 1969 d’un père argovien et d’une mère zurichoise - tous deux originaires de Berne - il tente d’échapper aux dissensions inhérentes à ce furieux multiculturalisme et décide, à l’âge de 5 ans, d’apprendre le français. C’est dans cette langue, désormais, qu’il fera ses études - puis se consacrera à l’enseignement jusqu’à ce qu’il tombe d’accord avec Oscar Wilde que tout ce qui vaut la peine d’être su ne peut être enseigné. Il clôt le chapitre avec un cours sur la virgule en tant qu’unité de sens chez Flaubert et ouvre le suivant en relisant Moon Palace de Paul Auster dans la traduction de Christine Le Bœuf. C’est là qu’il découvre le monde fascinant de la traduction – monde dont il veut se faire l’explorateur. Il retourne sur les bancs de l’université et s’initie à l’art de la traduction. Ses travaux sont remarqués par Kenneth Branagh qui aura recours à ses services pour une adaptation de Love’s Labour’s Lost de Shakespeare. Suivront Martin Scorsese pour le film Gangs of New York et Tim Burton pour Big Fish. A noter également l’étonnant document Dans l’angle mort – la secrétaire d’Hitler, dont il signe la traduction pour la Suisse. Pour inaugurer le nouveau millénaire, Patrick Moser rejoint la carrière scientifique qui lui était destinée et invente le « nanotexte » – récit court, dense polysémique, cinématographique. Commence alors une collaboration avec David Delcolque (Le Chat qui vous ressemble, Epilogue, la Petite veste), Hélène Gerster (Les Médailles du revers) et Nicole Beuchat (Conte Sylvestre, Inventio Veritas).